Espérer et agir avec la création

Espérer et agir avec la création. C’est le thème du temps de la création 2024 (du 1er septembre au 4 octobre). Voici donc quelques pistes pour s’y préparer, méditer et s’engager un peu plus dans cette démarche de conversion.

Ce thème s’inspire d’un passage de la lettre aux Romains (8,19-25 version liturgique AELF).

St Paul parle « des souffrances du temps présent » (v.18). Certes, cela fait écho aux détresses de son époque, aux divisions, persécutions, violences… Mais, hélas, chacun.e peut aussi y retrouver des éléments de son quotidien, de l’actualité : souffrances individuelles ou collectives, des pays ou de notre terre toute entière.

Si l’on en reste à ce que l’on voit aujourd’hui, il peut y avoir bien des motifs de découragement, de peur, d’angoisse, de dépression … Mais ce n’est pas le but de ce passage de la lettre aux Romains. Il vient plutôt, au cœur des détresses, nous ouvrir un horizon de vie, d’espérance.

« La création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu » (v.19)  Cette vie en plénitude, cette libération à laquelle nous aspirons, tout le créé y aspire aussi…Le cosmos tout entier est concerné par ce passage des ténèbres à la lumière, de la vie plus forte que la mort, de la résurrection. Cette Parole nous invite à voir plus large, à sortir de notre tendance à l’anthropocentrisme,  à prendre soin de tout le vivant dans sa diversité (animal, végétal). Qu’est-ce que je peux faire à mon niveau ?

« Nous avons été sauvés, mais c’est en espérance » (v.24). La venue du Christ nous a sauvés, il nous a déjà libérés des forces de la mort mais pas encore pleinement et nous en faisons bien l’expérience. Il faut du courage pour continuer d’avancer dans la vérité, pour attendre, espérer lorsqu’aucun signe de vie n’apparaît. Mais, comme le dit st Paul « voir ce que l’on espère n’est plus espérer : ce que l’on voit comment l’espérer encore ? » (v.24). L’espérance nous situe dans une attente active.

Puisqu’avec le Christ, une espérance nouvelle est venue dans le monde, je peux me demander : comment je mets mon espérance en lui ? Comment cela impacte ma vie ? Comment je peux en témoigner, en rayonner ?

Jésus ne nous a pas laissé.e.s seul.e.s  sur le chemin puisque « l’Esprit  Saint vient au secours de notre faiblesse » (v.26) ; osons lui demander son soutien pour avancer dans la conversion de nos regards, de nos paroles, de nos choix, de nos gestes…

Voici un texte de Charles Péguy qui laisse entendre que l’espérance est une vertu difficile qui semble étonnée Dieu lui-même :

La Foi ça ne m’étonne pas. Ce n’est pas étonnant. J’éclate tellement dans ma création. La Charité, dit Dieu, ça ne m’étonne pas. Ça n’est pas étonnant. Ces pauvres créatures sont si malheureuses qu’à moins d’avoir un cœur de pierre, comment n’auraient-elles point charité les unes des autres.
Ce qui m’étonne, dit Dieu, c’est l’Espérance. Et je n’en reviens pas. L’Espérance est une toute petite fille de rien du tout. Qui est venue au monde le jour de Noël de l’année dernière. C’est cette petite fille de rien du tout. Elle seule, portant les autres, qui traversa les mondes révolus. © Charles Péguy, Le porche du Mystère de la deuxième vertu, Nouvelle Revue française, 1916, p 251.

Ce passage de la lettre aux Romains a résonné en moi autour des mots : espérance, création, de la mort à la vie, vie en plénitude, liberté, don de l’Esprit… Voici donc deux dessins centrés – mandalas :

  • L’ancre et le monde marin : L’ancre est un des premiers symbole chrétien. Elle rappelle la croix et elle évoque aussi l’espérance du salut : Cette espérance, nous la tenons comme une ancre sûre et solide pour l’âme (Lettre aux Hébreux, 6,19 ; pour voir le texte en entier). Au centre le poisson (ICTUS en grec) qui, pour les premiers chrétiens persécutés, correspondait à un symbole de foi codé. A chacune de ces lettres va être associé un terme qui fait référence à la personne du Christ : Jésus (Ihsous) Christ (Cristos), Fils de Dieu (Theou Uios), [sauveur (Soter).
  • La croix, le végétal et ce qui vole dans les airs : La croix a deux versants : douloureux et glorieux. Et c’est bien ce qui est présent dans ce texte de Romains 8. Notre espérance est en Christ, mais notre agir s’appuie aussi sur la force que donne la foi, l’Esprit.

Vous pouvez télécharger ces mandalas pour un usage privé ou en pastorale. Pour toute autre utilisation, merci de contacter l’autrice.

Télécharger le dessin centré -mandala ANCRE

Télécharger le dessin centré -mandala CROIX

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